Les vins chiliens

Vins du Chili: le succès plus global des vins du nouveau monde

Les vins chiliens commencent réellement à faire parler d'eux au début des années 2000, avec la percée plus globale des vins du Nouveau Monde. Les amateurs français découvraient alors de nouveaux vins issus de terroirs très lointains comme les vignobles d'Afrique du Sud, celui de Nouvelle Zélande et d'Australie, d'Argentine et donc du Chili. Tous ces vignobles cités ont la particularité de se situer dans l'hémisphère sud, plus ou moins à la même latitude. Ces terres de vin possèdent un climat relativement similaire, à l'exception de la Nouvelle-Zélande qui possède un climat plus frais et plus humide, excellent au passage pour la culture des cépages Sauvignon et Pinot Noir.

Une situation exceptionnelle pour les vins chiliens

Mais revenons aux vins chiliens. Bordé à l'Est par la chaîne de la Cordillère des Andes et à l'Ouest par le Pacifique, le pays possède un excellent terroir et bénéficie de conditions exceptionnelles pour produire des vins de qualité. Le Chili possède de nombreuses rivières permettant une excellente irrigation des vignes. Ensuite, il bénéficie d'une double influence climatique qui permet la culture d'une grande variété de cépages. C'est un pays tout en longueur, de 4800 kilomètres, les raisins mûrissent rapidement grâce au climat chaud de ses latitudes mais sa maturité est progressive car les vignes bénéficient d'un courant d'air froid venu de l'Antarctique et qui passe le long des côtes chiliennes.

Histoire du vignoble chilien

L'origine des vins chiliens remonte à quelques siècles en arrière. La culture de la vigne a été initié par les colons espagnols vers le milieu du XVIème siècle. Ce sont qui amenèrent les premiers ceps de vigne d'Europe et les plantèrent au Chili. Les espagnols se rendirent très vite compte de l'opportunité de cultiver la vigne dans ce pays car le Chili présentait de nombreux atouts pour y produire de très bons vins.

Ses qualités climatiques, mentionnées plus tôt, associées au savoir-faire des colons espagnols qui connaissaient déjà bien la culture de la vigne, participent au futur rayonnement des vins chiliens.

Aussi dès 1551, le commerce du vin existe à Santiago la capitale et à La Serena situé plus au sud au bord de l'océan Pacifique. En dépit des nombreuses qualités citées plus haut, la culture du vin au Chili reste limitée pendant les siècles suivants car les espagnols ne voulaient pas concurrencer les vins de la métropole. Aussi, la viticulture reste cantonnée à la région de Santiago, les nouvelles licences de plantation et de vente sont refusées afin de ne pas étendre le vignoble et les producteurs existants sont taxés afin de ne pas concurrencer les vins espagnols.

C'est avec l'indépendance du pays en 1818 que les vins chiliens vont commencer à réellement se développer. En 1838, les propriétaires des vignobles chiliens se regroupent pour former la société d'agriculture du Chili , qui va participer grandement à l'amélioration du vignoble. Autrefois espagnols, les nouveaux cépages plantés sont issus de Bordeaux et de Bourgogne.

Les vins chiliens jouent un rôle important à la fin du XIXème siècle car c'est le seul vignoble au monde avec celui de Chypre à ne pas être touché par le phylloxera, ce qui lui permet entre autre d'exporter des vins d'imitation française dans le monde entier, puisque le vignoble français est très sévèrement touché par cet insecte ravageur. Comme explication au fait que le phylloxéra ne se soit pas attaqué au vignoble chilien, plusieurs explications sont avancées. D'abord, sa situation isolée, entre l'océan et les montagnes l'aurait tenu à distance du phylloxéra. Pourtant, la situation du vignoble néo-zélandais possédant une situation encore plus isolée ne l'a pas protégé du phylloxéra.

L'autre explication pourrait venir d'une technique utilisée à l'époque (inspirée par le vignoble bordelais) qui consistait à inonder les vignes au travers de l'irrigation de l'eau des rivières mélangée à du cuivre. La (faible) teneur en cuivre, qui est l'ennemi du phylloxéra, des sols chiliens expliquerait donc que l'insecte ne s'y soit pas établi.

Les vignes ont de ce fait l'avantage de ne pas avoir été greffées comme la plupart des autres vignobles dans le monde, ce qui lui permet de posséder des vignes parfois anciennes de 140 ans d'âge, apportant une plus grande complexité aux vins qui y sont produits.

C'est grâce à cette longévité que certains cépages ont été retrouvés au Chili avec l'arrivée d'œnologues européens depuis une trentaine d'années, l'exemple le plus connu étant le cas du Carménère. Il s'agissait d'un ancien cépage bordelais, qui a quasiment disparu à cause du phylloxéra, et qui trouve au Chili une magnifique terre pour y exprimer toutes ses qualités. C'est grâce entre autres à ce cépage que les vins chiliens sont aujourd'hui si réputés.

Les cépages

Les vins chiliens en rouge sont vinifiés principalement avec les cépages suivants: le Cabernet Sauvignon, le Merlot et le Carménère. Les vins blancs sont élaborés à partir des cépages Chardonnay, Sauvignon, Riesling et d'un cépage plus original qui est le Muscat d'Alexandrie, également utilisé pour produire le Pisco.

La présence française

Au début des années 80, la qualité et la typicité des vins chiliens attirent de nombreux investisseurs venus de l'étranger, qui apportent à leur tour leur savoir-faire en matière de vinification. Aussi, des maisons françaises prestigieuses investissent dans le vignoble chilien. C'est le cas notamment de la famille Rothschild, de la famille Marnier-Lapostolle (Grand Marnier) ou encore de la maison Michel Laroche basée à Chablis. Leurs meilleurs œnologues interviennent alors sur leurs propriétés.

Aujourd'hui, le Chili est le 8ème producteur mondial, il est devenu le 5ème exportateur de vins et surtout ses vins se classent parmi les meilleurs au monde dans les différents concours internationaux organisés par les revues spécialisées et jugés par les plus grands experts.